La géo, vous connaissez. L’adjectif « cool », aussi. Mais avez-vous déjà entendu parler de géocooling ? 🤔 Ce n’est ni une nouvelle discipline enseignée au collège ni un nouveau sport olympique. On vous donne quelques indices. La partie « géo » fait bien référence à la Terre, jusqu’ici rien de nouveau. Quand au « cool », il faut en rester à sa traduction de base = le froid. Allez, on rentre dans le vif du sujet.
Le géocooling c’est quoi ? Commençons par une définition !
Le principe du géocooling est simple : ça consiste à profiter de la température froide du sous-sol de la Terre pour le rafraîchissement d’un bâtiment.
C’est une solution de refroidissement naturel qui assure donc la fraîcheur tout en limitant la consommation d’énergie.
Mieux encore ! Ce froid naturel est utile même en hiver. Lorsque les températures descendent très bas, cela permet de… réchauffer les installations. Oui, oui ! On ne parle pas de chauffer le salon à 20°C mais d’assurer le hors-gel à des équipements (puisque le fluide issu des profondeurs sera suffisamment « chaud », à partir de 8 degrés).
Ça semble trop beau pour être vrai ? On vous explique !
Comment ça fonctionne le géocooling ou freecooling ?
À partir de quelques mètres de profondeur, la température est constante toute l’année et comprise généralement entre 8°C et 16°C (la différence de température provient de la région et de l’altitude à laquelle on se situe) dans l’Hexagone.
Une mise en oeuvre via échangeur thermique
« Le géocooling consiste à faire circuler via un échangeur le fluide caloporteur qui provient du système de captage « géothermique » directement dans le réseau de distribution du bâtiment sans recours à la pompe à chaleur qui est contournée grâce à un bypass. », explique l’ADEME (Agence pour la transition énergétique)*.
Quelques termes techniques dans cette définition, on vous l’accorde, mais rien de bien insurmontable. 😉
Principe du géocooling, on fait le point
Détaillons un peu plus ici le principe du geocooling : avec cette solution, une sonde géothermique va puiser, à quelques mètres sous nos pieds, la fraîcheur de la terre.
Des « corbeilles géothermiques » (qui permettent de « stocker » ce froid) et différents types de sondes peuvent être utilisés pour ce forage vers la fraîcheur même si, selon toute logique, les forages verticaux sont privilégiés car la sonde horizontale reste proche de la surface qui sera plus (voire trop) chaude en été.
Le frais du fluide caloporteur ainsi récupéré depuis le sous-sol est ensuite redistribué via un plancher ou un plafond chauffant (ou plutôt rafraîchissant dans ce cas-précis) ou un ventilo-convecteur pour faire baisser la température ambiante.
Pour ces échanges, selon l’installation de géothermie, un système de générateur de chaleur comme une pompe à chaleur ou une chaudière sera parfois nécessaire mais pas dans tous les cas comme nous le verrons un peu plus bas.
Quelle est la différence avec la géothermie ?
En réalité, le géocooling est une « catégorie » de la géothermie. Cette notion est juste moins connue pour l’instant car on parle davantage de sondes géothermiques pour chauffer les bâtiments d’habitude et, à l’inverse, pour rafraîchir nos maisons, on a encore le réflexe d’avoir recours à la climatisation. Installer un système de géocooling n’est pas (encore ?) à la portée de tous alors que la clim’ reste relativement facile à installer par monsieur-tout-le-monde.
Avec l’objectif de neutralité carbone en 2050 et la nécessité d’économiser l’énergie, cette solution de refroidissement naturel voire « passif » fait de plus en plus parler d’elle.
Aujourd’hui, la géothermie évoque principalement les pompes à chaleur ou PAC qui ont justement le vent en poupe car elles sont peu énergivores.
PAC et installations de geocooling : concurrentes ou complémentaires ?
Pour le chauffage en hiver, la PAC est en effet LE système de chauffage basse consommation qui est montré en exemple. Et certains modèles disposent d’un mode réversible pour faire baisser la température durant l’été.
En cela, on peut dire que géocooling et pompe à chaleur réversible sont en concurrence en matière de climatisation.
Geocooling passif ou actif ?
En réalité, ces deux solutions sont surtout complémentaires. Car en cas de canicules et de températures très élevées de la surface du sol, une PAC peut venir compléter le freecooling. On parle alors de géocooling actif et non plus passif.
Un rafraîchissement économe en énergie
Comme on vient de le voir juste au-dessus, le géocooling permet un refroidissement naturel à 100% en mode passif.
La « climatisation » géothermique Vs la clim’ classique : 1 / 0
On conseille souvent l’usage du ventilateur plutôt que d’allumer la climatisation et de faire flamber la consommation électrique.
C’est un éco-geste d’été vraiment efficace en termes d’économies d’énergie mais au niveau du confort thermique… les avis sont mitigés sur cette alternative ;). Le ventilateur ne permet pas de faire réellement baisser la température comme le fait la clim’ mais il donne une sensation de fraîcheur en brassant l’air de bas en haut.
Sommes-nous donc tous « condamnés » à s’équiper d’un climatiseur ? À court terme, peut-être mais les systèmes de géocooling pourraient bien s’imposer tant ils présentent d’avantages par rapport aux (bonnes) vieilles clim’.
L’efficacité énergétique du géocooling
Vous nous voyez venir avec notre marotte « les économies d’énergie » ? Le rafraîchissement produit par ce freecooling ne consomme que très peu d’énergie, à savoir uniquement la conso électrique des pompes chargées de faire circuler l’eau froide.
Cela se traduit par des coefficients de performance (COP) à faire rougir même les PACs les plus efficaces.
« Les performances énergétiques des systèmes de géocooling sont particulièrement élevées avec des SEER (Seasonal Energy Efficiency Ratio ou COP annuel en mode froid) supérieurs à 20 et pouvant atteindre 30-40 », précise l’ADEME*.
Besoin d’une traduction ? Le rapport est de 1 à 20 (voire à 30 ou à 40). C’est-à-dire que pour 1 kWh d’électricité, le géocooling produit jusqu’à 40 kWh de froid !
En comparaison, en hiver, pour une pompe à chaleur, ce coefficient varie entre 3 et 5 selon les modèles. Autrement dit, cela permet déjà de consommer entre 3 et 5 fois moins d’énergie, ce qui est déjà pas mal mais qui est aussi bien loin des perf’ du géocooling. 😉
Et si on en revient à notre sujet : le froid ! Le rafraîchissement naturel par géocooling se traduirait par un coût en énergie dix fois moindre** qu’avec une clim’ classique !
Le Géocooling et les réglementations RT2012 & RE2020
Sans surprise, le géocooling est largement plébiscité en matière de normes de construction dans le cadre des réglementations thermiques et environnementales.
Et pour cause puisque cette solution de rafraîchissement de bâtiment est le seul système de climatisation n’ayant aucun impact sur le calcul RT2012 (titre V adopté en 2017) ni sur le diagnostic énergétique.
De surcroît, il va totalement dans ce sens de la RE2020 dont l’un des 3 piliers vise à rendre les bâtiments plus agréables en cas de fortes chaleurs en été. Un sujet d’actualité alors que les épisodes de canicules se multiplient.
Sachant qu’avec le géocooling, sans rien faire, sans courant d’air et sans gaspi d’énergie, vous conservez un logement à 24°C ou 25°C, pas mal, non ?
Astuces et conseils pour rafraîchir la maison sans trop consommer d’énergie
En attendant, si vous n’avez pas prévu de forer le sous-sol sous votre maison dans les prochains mois 😉 mais que vous aimeriez bien un peu de frais sans pour autant polluer la planète et dépenser à tout va, on a quelques solutions d’appoint à vous proposer !
- Ne laissez plus entrer la chaleur : rideaux & volets sont vos amis
- Entourez-vous de verdure : des plantes sur les murs extérieurs, des plantes à l’intérieur, no limit
- Misez tout sur la circulation de l’air : on allume le ventilo (pas la clim’), on ouvre les fenêtres (le matin ou en soirée) et on conserve la VMC allumée.
Retrouvez dans notre article dédié tous nos conseils pour garder sa maison au frais sans mettre la clim’.
📌 Ne ratez plus aucun conseil pour économiser !
Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle (et gratuite 😉 )1
*Source : ADEME
**Source : ADEME
1 Inscription à la newsletter : votre adresse e-mail est uniquement utilisée pour vous envoyer la newsletter mensuelle et vous pouvez à tout moment choisir de vous désabonner via le lien intégré dans la newsletter.